lundi 27 juin 2011

89 - LA MORT

CAMARDE EN FOLIE
Deuil
Aujourd'hui est un grand jour. Raphaël est mort. Il est là, étendu dans son linceul morbide composé de draps douteux, les yeux clos, les traits pacifiés, les mains crispées, les cheveux sales. C'est un cadavre un peu bizarre. Il est mort après bien des souffrances. Il s'est débattu jusqu'au dernier souffle contre tous ses démons réels et imaginaires. Et il pue déjà, ce cadavre contorsionné !
On va inhumer cette dérangeante dépouille. Mais avant on va la contempler. Se repaître du spectacle morbide, pathétique de ses contorsions figées dans la glace de la Mort. C'est toujours fascinant à voir un macchabée : ça nous renvoie en pleine figure l'image de notre état de futur macchabée.
Sa peau a pris le teint blafard caractéristique de la mort. Il faut se rendre à l'évidence, il est bel et bien mort le bouffon. La Mort a fini par lui clouer le bec. Définitivement.

Regardez-le comme il fait piètre figure à présent qu'il est passé de l'autre côté... Finies les fanfaronnades, finies les hâbleries, les grosses farces, les bravades, les joyeuses railleries... Il est mort le bouffon. Bel et bien mort. Maintenant c'est lui qu'on plaint. Il fait pitié à voir en cadavre échevelé, déguenillé, tordu comme un pantin brisé. Pas très joli à regarder. Il n'aura pas eu le dernier mot cette fois : il avait la Camarde pour détractrice.
Maintenant on va le mettre en terre. La cérémonie est vite expédiée. Ca y est, sa dépouille est dans les entrailles de la terre.
On va pouvoir continuer à se lancer en paix des fleurs et des roses guimauves à la figure. Parler entre nous de tout et de rien, de la météo ou de Tartempion... Mais plus de ce diable d'Izarra !
Sans lui on va peut-être s'ennuyer. Quand même, il risque de nous manquer le bougre... Allez, adieu Raphaël. On t'aimait bien tu sais... Tu es parti rejoindre tes chères étoiles, alors bon voyage dans ton éternité.
Adieu et bon débarras !

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